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DE MARIE DE FRANCE.
Ce est vustre vielle folie.
Tu viex tenir menchogne à voire
Jel’ vi, fait-il, sel’ doi bien croire[1] :
Fol es, dist-ele, se tu crois
Pur véritei quanques tu vois ;
As mains le prent, od li le meine[2]
A une cueve d’iave pleine.
Dedenz l’yawe le fist garder[3]
Puis li cumance à demander
K’il voit dedens ; cil li a di[4]
Que soue ymage meisme vi.
Pur ce, fet-ele, n’es tu pas
Dans cele cuve à tuz tes dras[5],
Si tu i vois une sanlanche[6]
Tu ne dois pas avoir créanche
- ↑
Por ce, dit-ele, n’i es tu pas.
- ↑ Mais je l’ai vu, donc le dois-je bien croire ; mais, répondit la femme, tu es un fou si tu prends pour vérité ce que tu peux voir.
- ↑ Le prenant par la main elle le conduit vers une cuve pleine d’eau.
- ↑ Regarder.
- ↑ Elle lui demande ce qu’il voyoit dedans : le mari répondit qu’il y voyoit son image.
- ↑ Habits, vêtements.
- ↑ Ressemblance, portrait, image, similitudo.