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DE MARIE DE FRANCE.

bats, mutilés ou estropiés, et enfin pour les chevaliers étrangers qui arrivoient blessés dans un château. (Voy. Ste.-Palaye, Mémoires sur l’ancienne chevalerie, ire partie, p. 15, et note 17, p. 44.)

Enfin ce n’étoient que des femmes qui pratiquoient les accouchements ; on les nommoit ventrières, nom plus conforme à leurs fonctions, que celui de sage-femme. (Voyez Gloss. de la langue romane, aux mots Matrone et Ventrière.)

Dans le charmant fabliau d’Aucassin et Nicolette, (manuscrit n" 7989-3, fo 77, R° Col. 2, nouvelle édition des Fabliaux, tom. I, p. 406 et 407 ; Le Grand d’Aussy, Fabliaux, t. II, p. 201 et 202). L’amant de cette belle, s*étant laissé tomber sur une pierre, se démit l’épaule ; alors Nicolette... « Le portasta, et trova qu’il avoit l’espaulle hors du liu. Ele le mania tant à ses blances mains, et porsaça si com Dix le vaut qui les amans aime, qu’ele revint à liu, et puis si prist des flors et de l’erbe fresce et des fuelles verdes, si le loia sus au pan de sa cemisse, et il fu tox gari. »

Le chevalier Erec, blessé dans un combat, est invité par le comte Guivret à le suivre dans un de ses châteaux.

Vos i volrai demain mener,
Si feron vos plaies saner ;
J’ai deus serors gentes et laies
Qui moult sevent de garir plaies.

Mais Enide ne veut pas se reposer entièrement sur des étrangers, pour avoir soin de son mari.

Son signor désarme et devest ;
Si li a ses armes ostées,
Ses plaies li a rebendées,
Que ni laissa altrui tochier.
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..... Guivert Erec mene ;