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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE XXXVII.

Dou Lions qui en autre païs volt converser[1].

Dou Lion dist qui waut aler
En autre terre converser[2] ;
Tutes les Bestes assambla,
E tut sun oirre[3] lur mustra,
Einsinc que deussent Roi coisir[4]

  1. La Fontaine, liv. VII, fab. i. Les Animaux malades de la peste, liv. vii, fab. vii. La Cour du Lion.

    Phædr., lib. IV, f. xiii. Leo regnans.

    Romul. Nilant., lib. III, fab. xxxvii. Leo Regnans.

    Anon. Nil., f. xlix.

    Je crois cette fable d’origine orientale, d’autant plus que le fond s’en trouve dans Pidpay, Contes indiens, tom. II, p. 87 ; dans Sanbader, Fables hébraïques, fab. ix ; et dans le Castoiement, manuscrit n° 1830, fo 11, vo col. 2, conte 23, de Marien qui dist ce c’on li demanda ; imprimé dans le t. II, p. 152 de la nouvelle édition des fabliaux de Barbazan.

    Le Grand d’Aussy, Fabliaux, in-8o, tom. III, p. 193 et tom. IV, p. 202

  2. Dans les XIIe et XIIIe siècles, ce mot signifioit demeurer, résider, aller, s’établir.
  3. Dessein, projet de voyage.
  4. Il les invitoit également à se choisir un autre roi, car il pensoit ne plus revenir.