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LAI DE MILON.

plaisir, et ma seule consolation est de recevoir de vos nouvelles. Pendant vingt ans le cygne fut le messager des deux amants qui ne pouvoient se voir ni se parler. Pendant vingt ans il fut comblé d’amitiés et de caresses. Ils n’employoient d’autre moyen que de faire jeûner l’oiseau avant de le laisser partir. Celui chez lequel il arrivoit lui donnoit aussitôt à manger. Le cygne étoit entièrement dressé à cet exercice, il s’en acquittoit d’autant plus facilement que la dame étoit fort gênée et tenue assez étroitement pour la trouver toujours.

La sœur de la dame à laquelle avoit été confié le fils de Milon en avoit pris le plus grand soin. Sitôt qu’il eût atteint l’âge accompli, ce jeune homme d’une tournure distinguée, avoit déja gagné ses éperons, et venoit d’être armé chevalier. Avant le départ de son neveu pour aller chercher des aventures, la bonne tante lui rendit l’anneau et la lettre qu’il portoit à son col lorsqu’il lui fut remis. Elle lui apprit l’histoire de sa naissance, le nom de son père, celui de sa mère, et lui fit connoître les exploits de l’auteur de