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LAI DU LAUSTIC.

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Je vous rapporterai une autre aventure dont les Bretons ont fait un Lai ; ils le nomment dans leur langue Laustic[1] ; les François par cette raison, l’appellent Rossignol, et les Anglois Nihtegale[2].

À saint Malo[3], ville renommée dans la Bretagne, résidoient deux chevaliers fort riches et très-estimés. La bonté de leur caractère étoit tellement connue, que le nom de la

  1. Laustic ou Lostik, pour le Eostik, l’Eaustic et l’E’austicg, signifie en breton, rossignol, petite queue, suivant les Dictionnaires de Rostrenen et de Pelletier. Lustig, en allemand, s’explique par gai, joyeux. On trouve dans les Ballades Écossoises de Jamieson, une explication de ce mot. Les Latins donnèrent quelquefois au rossignol le nom de Motacilla, c’est-à-dire hoche-queue, qui remue la queue ; et Linnée appelle cet oiseau Motacilla rufo-cinerea, genuum annulis cinereis. Voy. Aëdologie ou traité du Rossignol, p. 3.
  2. Pour Night’ingale, rossignol, chantre de nuit.
  3. C’est sans doute la ville de Saint-Malo, en Bretagne. Voy. d’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 50.