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SUR MARIE.

Avec quelle grâce et quelle noblesse ne dépeint-elle pas la charmante protectrice du malheureux Lanval ? Quelle impression sa beauté séduisante ne fait-elle pas sur cette multitude qui ne la suit que pour l’admirer ? Le coursier blanc qui lui sert de monture, semble être orgueilleux de porter une divinité ; le lévrier qui la suit et le faucon qu’elle porte, annoncent son illustre origine ; quelle splendeur et quel air imposant dans ses traits, que de grace, quelle recherche et quelle magnificence dans ses vêtements ! …

À un goût épuré, à des formes gracieuses, à des pensées agréables, Marie joignoit une grande sensibilité, et souvent la muse angloise semble l’avoir inspirée. Elle paroît s’être attachée à parler plus au cœur qu’à l’esprit, soit par les situations malheureuses où elle a placé ses héros, soit par les catastrophes qui terminent ses récits ; et par ce moyen elle attendrit le lecteur, et fait passer dans son âme tous les sentiments dont ses personnages sont animés.

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