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montagne le roi des Pistréiens fit élever la capitale de ses états, et lui donna le nom de Pistres. Cette ville existe encore de nos jours ; on y remarque le château, des maisons particulières, et la contrée est nommée la Vallée de Pistres[1].

Le roi avoit une très-belle fille dont l’heureux caractère et les qualités aimables l’avoient

  1. Pistres, aujourd’hui Pître, en latin Pistœ, Pistis, ancien château royal, situé sur les bords de la Seine, à trois lieues au-dessus de Rouen, vis-à-vis la ville de Pont-de-l’Arche, au confluent de l’Andelle et de l’Eure. Charles-le-Chauve y avoit tenu un parlement en 862 ; puis il y fit construire une forteresse pour arrêter les courses des Normands qui s’y étoient d’abord établis, et qui en avoient voulu faire leur place d’armes. Acad. des Inscriptions, tom. XX, p. 94, 197, 112, 117, 141. La Chronique de Fontanelle, année 855, dit que le château étoit anciennement appellé Petremamulum.Usque Pistis castrum quod olim Petremamulum vocabatur. La Chronique de saint Bertin en fait aussi mention sous l’année 862.
    Sous la seconde race le château ou la ville de Pistres étoit assez considérable puisqu’il s’y tint un concile en 861. Orderic Vital, sous l’année 1119, parle de la vallée de Pistres ; Raoul Gualder, dit-il, donne à Raoul de Conches, le Pont saint Pierre et toute la Vallée de Pistres. Totamque Vallem de Pistris.
    Quant aux mots Pistreins, Pistriens, Pistrois, en latin Pistrienses, ils désignent non pas une nation, mais les habitants du château de Pistres, les chevaliers et les seigneurs qui y faisoient leur résidence. On sait que chez nos pères, presque toujours le Château désigne une ville, ayant des rues, des monuments, etc.