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LAI DE LANVAL.

daignez nous écouter. Il arrive en ce moment deux demoiselles supérieurement vêtues et d’une beauté rare, l’une d’elles, doit être votre amie ; Lanval lui répond simplement : Je ne les ai jamais vues, ni connues, ni aimées.

À peine étoient-elles arrivées que les deux demoiselles se hâtent de descendre et de venir devant le roi. Tous les barons s’empressent de louer leurs attraits, la fraîcheur de leur teint. Ceux qui étoient du parti de la reine craignoient pour la comparaison.

L’aînée des deux jeunes personnes qui étoit aussi aimable que belle, pria le roi de vouloir bien leur faire préparer un appartement pour elles et pour leur dame, qui desiroit lui parler. Le monarque les fit conduire vers leurs compagnes, et comme s’il eût craint que Lanval n’échappât à sa vengeance, il presse le jugement, et ordonne qu’il soit rendu sur-le-champ. La reine se courrouçoit de ce qu’il ne le fût point encore.