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NOTICE
Sa réputation s’accrut bien davantage, lorsqu’elle joignit à ses compositions des réflexions sur l’amour et sur les diverses émotions qui en résultent ; sur la chevalerie et les actes de valeur que la beauté inspiroit aux guerriers qui étoient revêtus de l’ordre sublime[1], ou qui aspiroient à chausser les éperons d’or[2].
En chantant de pareils sujets, sur-tout en montant sa lyre au ton des opinions reçues, elle devoit être assurée du succès. En effet Denys Pyramus, poëte anglo-normand et contemporain de Marie[3], rapporte que les
- ↑ La chevalerie étoit ainsi appelée, par assimilation à la prêtrise. Voyez Le Grand d’Aussy, Fabliaux, in-8o, t. i, p. 144.
- ↑ Les éperons d’or ou dorés étoient le signe distinctif des chevaliers : les écuyers ne pouvoient en porter que d’argent. Aussi lors de la réception d’un chevalier, la première pièce de l’armure qu’il commençoit à prendre étoit les éperons d’or, et lors de la dégradation la première cérémonie étoit de les lui couper ou de lui faire chausser les éperons d’argent.
- ↑
Ses Lais soleient as Dames plaire,
De joie les oient et de gré,
Car sunt selun lor volenté.Denys Pyramus, Vie de saint Edmond,
ms. Biblioth. Cottoniène, Domitien, A. XI.