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LAI DE LANVAL.

vita à se lever, car elle ne vouloit pas qu’il demeurât davantage. Avant de nous quitter, je dois vous faire part d’une chose, lui dit-elle ; lorsque vous voudrez me parler et me voir, et j’ose espérer que ce ne sera que dans des lieux où votre amie pourra paroître sans rougir, vous n’aurez qu’à m’appeler et sur-le-champ je serai près de vous. Personne, à l’exception de mon amant, ne me verra, ni ne m’entendra parler. Lanval enchanté de ce qu’il apprend, pour exprimer sa reconnoissance embrasse son amie et descend du lit. Les demoiselles qui l’avoient conduit au pavillon, entrèrent en apportant des habits magnifiques, et dès qu’il en fut revêtu, il sembla mille fois plus beau. Après qu’on eut lavé[1], le souper

  1. Dans tous les repas l’usage étoit, avant de se mettre à table, de commencer par se laver les mains. Cette cérémonie, chez les grands, s’annonçoit au son du cor, c’est ce qu’on appelloit corner l’eau, et chez les moines, elle s’annonçoit au son d’une cloche. Voy. 2e édit. de la Vie privée des François, tom. III p. 310. Glossaire de la langue romane, tom. i, p. 301 et Supplément au mot corner l’eau.