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cela est arrivé pour tous ceux qui n’ont pas eu entre les mains, ou qui n’ont pas suffisamment étudié le ms. A, c’est-à-dire celui qui a dû être calqué sur le ms. original ou sur un ms. contemporain.

VI
CONCLUSION

De toutes les considérations qui précèdent on peut, ce nous semble, sans crainte d’être taxé de hardiesse présomptueuse, conclure ce qui suit :

1° Nous ne possédons pas le ms. original du fableau intitulé l’Évangile aux femmes.

2° Le ms. A (n° 1553, B.N.), qui date de la fin du xiiie siècle, est celui qui doit se rapprocher le plus du texte primitif, et sa date empêche qu’on n’attribue la première rédaction du fableau à Jehan Durpain.

3° Le texte contenu dans les ms B, C, D (n. 837 et 1593 B,N, et 298, bibl. de Dijon), peut être attribué à Jehan Durpain, pour les parties qui ne se retrouvent pas dans le ms. A. Cependant certaines strophes spéciales au ms. C pourraient bien être l’œuvre d’un poète postérieur à Jehan Durpain et toutes les parties étrangères au ms. A pourraient appartenir à un plagiaire qui aurait emprunté le nom de Durpain pour autoriser son œuvre, assez faible d’ailleurs dans la partie qui n’est pas empruntée à la rédaction originale.

4° La rédaction première de l’Évangile aux femmes doit être attribuée à Marie de Compiègne, d’après le témoignage très explicite des mss. C et D. Sur ce thème primitif, devenu populaire, plusieurs poètes ont brodé sans doute des variations qui ont eu plus ou moins de succès. La rédaction de Jehan Dur-