aussi à la fin de la rédaction du ms. C, empêche d’adopter cette opinion. Voici ce qui nous semble le plus probable. Les deux strophes ci-dessus ont dû être ajoutées au texte et mises en tête du poème comme une préface, qui devait indiquer l’origine première du fableau populaire aux rédactions variées. À quelle époque a eu lieu cette addition ? C’est ce qu’il serait difficile de déterminer. En effet, par le style et l'orthographe, elles ne se distinguent pas des 30 autres strophes de la rédaction contenue dans C, lequel n’est pas antérieur à la dernière partie du xv siècle. Ce ms., d’ailleurs, contient 8 couplets qui ne se trouvent pas dans les mss. A, B, D, bien plus anciens que C, et il atteste par conséquent un développement du sujet primitif. Ce développement, il faut l’avouer, n’est pas toujours heureux, et s’écarte souvent du plan original que nous avons signalé, plan qui consiste dans l’opposition du sens du dernier vers au sens des vers précédents. Il faut, à notre avis, interpréter le dernier vers de la première strophe :
Marie de Compiegne le conquist oultre mer,
en ce sens que Marie de Compiègne trouva en Angleterre l’idée première de cet Évangile aux femmes, c’est-à-dire de cette admonestation à l’adresse des femmes. On veut dire par là, sans doute, qu’elle imagina le procédé piquant, qui consiste à faire d’abord un grand éloge de la femme, pour changer ensuite cet éloge en blâme, par l’impossibilité exprimée dans le dernier vers.
Le troisième vers de cette strophe a été interprété par M. Hertz (Lais de Marie de France traduits en allemand. Préface), d’une façon abusive. Il prétend, en effet, qu’il faut lire cent jours dehors pardon, et non : cent jours de hors pardon, et entendre que Marie de Compiègne conquit outre-mer, c’est-à-dire en Palestine, ces cent jours d’indulgence promis à ceux qui écoutent l’Évangile aux femmes. À l’en