59 Il y a des gens qui s’en plaignent à tort Mais par Dieu, il me semble qu’ils ont bien tort Car on trouve en elle autant d’aide et de soulagement t Qu’on en trouve dans le serpent qui mord traîtreusement. Si l’on a confiance en la femme, ce n’est pas étonnant Elles ont une grande loyauté nul ne connaît rien de pareil [à elles. Elles se -tiennent aussi tranquilles, quand on leur confie quelque Que celui qui va secouant le van et la corbeille. [chose, En vérité je vous le dis, que nul homme ne se permette (n’ose) De hanter une mauvaise femme, ni d’avoir accointance avec Car à la fin on en retire grande honte et malheur; [elle; Que jamais elles ne soient aimées de toi; ait contraire, refuse[leur toute confiance. Ici finit l’évangile des femmes. en parlant des animaux, et quelquefois aussi avec le sens général de heur(ter). Truquer vient de truc, trut, qui, dans le vieux français, signifie choc, et vient du germanique druck, druckeu (presser). Le mot français truc en dérive en passant par le sens intermédiaire de espèce de billard d’une forme allongée (V. Littré. Dict. s. v. truc). XXXIII. d. Ne soient ampes. Le vers me semble acceptable, et les abréviations de ces deux mots ne laissent guère lire autre chose. XXXIII. 2. Maise, féminin de mais (mes, mau), particule péjorative employée ici comme adjectif, au sens de méchant. Acointance, joli mot qu’on n’aurait pas dû laisser vieillir de acointer, qui vient du préfixe a et d’un radical roman conte (Cf. ital. conto = ami), tiré du latin cognitus (connu). XXXT.II. 3. Le fin. Le, article féminin en picard, semblable au masculin. Fallot (Recherches sur les formes grammaticales de la langue française au xme siècle) dit qu’il n’y avait en picard qu’une seule forme » d’article pour les deux genres, et que c’était la forme du masculin en français. Notre ms A confirme, comme on voit, la règle. XXXIII. 3. Mesquiance, forme picarde du mot meschéance, meschance = bas-latin malecadentia. Meschéant ou meschant, participe présent de meschéoir (male-cadere), avait le sens de malheureux (qui n’a pas de chance), avant d’avoir celui de méchant, qui est postérieur au xme siècle. XXXIII. L Renoi, impératif, âe pers. du sing. du verbe renoier (reneierj = renier, refuser, du latin renegare.
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