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cesco !… « nous attendons le quatrième corps d’armée qui… »

— Son Altesse a dit que cela pressait, insista le Cosaque, et m’a ordonné de m’en retourner aussitôt, sans même entrer à Nicopolis. Ne peut-on porter…

— Je n’ai pas de calaretzi[1] ici, interrompit Leganesco en frappant sur la table avec sa tabatière, ils sont tous à l’est de la ville. — Est-il ennuyeux avec son grand-duc ! grogna-t-il, en roumain cette fois. Et il lança un regard du côté de ses chères paperasses.

— Isacesco, mon ami, nous avons presque fini. Avez-vous quelques notions d’équitation ?

Isacesco sourit.

— Mon colonel, vous oubliez que, nous autres Roumains, nous ne quittons le berceau que pour la selle, dit-il.

— C’est juste ! Voulez-vous vous charger de ça ? fit Leganesco en jetant, avec assez peu de respect, la lettre impériale sur la table. Vous trouverez le prince Liatoukine vers le sud ; au reste, vous vous informerez… on vous indiquera… Tenez ! vous monterez mon propre cheval ; prenez-en soin : c’est une bête de race.

Isacesco s’empressa d’accepter la proposition ; ce nom de Liatoukine n’éveillait chez lui aucun souvenir. Et quand il parut au milieu de ses frères d’armes, fièrement campé sur le cheval blanc du colonel, ce fut un ébahissement général.

— De puis quand fais-tu partie de la cavalerie ? lui crièrent plusieurs voix.

— Depuis cinq minutes. Et, en quelques mots, il leur donna le pourquoi de sa subite promotion.

  1. Cavaliers roumains.