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Le Cosaque fit signe qu’il ne comprenait pas ; la Tzigane traduisit sa question en russe.

Cadeau de noces ! répondit le Cosaque en se dirigeant vers la porte.

— Et de qui cela vient-il ? insista Zamfira.

— Défendu de le dire ! fit laconiquement l’incorruptible courrier qui disparut dans l’escalier.

— Il y a quelque diablerie là-dessous ! dit Baba Sophia en hochant la tête ; cette caisse a une mine suspecte, et, si tu en crois mes conseils, petite, on ne l’ouvrira qu’en présence de ton mari.

Les appréhensions de Mariora l’emportèrent sur sa curiosité ; elle loua fort la prévoyance de la marraine, et les trois femmes passèrent le reste de la soirée à former et à détruire les conjectures les plus invraisemblables. La boîte mystérieuse, qui était assez lourde, fut soupesée, retournée, auscultée !… À la moindre secousse, un bruit métallique se faisait entendre, on eût dit de ferrailles heurtant les parois du coffret, puis l’oreille percevait un autre bruit plus faible, semblable au frôlement d’une pièce de monnaie contre le bois : la boîte contenait évidemment deux objets.

Mariora dormit mal ; elle rêva toute la nuit de serpents qui s’échappaient en sifflant d’une cassette entr’ouverte, et quand Isacesco vint, avant l’aube, visiter en cachette sa future épouse, Baba Sophia lui narra avec volubilité l’incident de la veille, non sans agrémenter son récit de détails dramatiques qui devaient beaucoup à l’imagination. Isacesco se fit apporter le coffret, introduisit un crochet dans la serrure, et, sous les efforts de l’instrument, le couvercle sauta.

Un quadruple cri de stupéfaction retentit. La boîte renfermait la bague de cuivre de Mariora et le yatagan du