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— Le prince Liatoukine ? répéta-t-il ; tu ne le portais pas dans ton cœur, hein ?

— Qui vous a dit cela ? s’écria Ioan en se dressant sur son séant.

— Toi-même, mon garçon. « Liatoukine ! il est là ! chassez-le ! » fit l’infirmier en imitant la voix et les gestes désordonnés d’Isacesco.

— Mais enfin, continua le dorobantz impatienté, qu’est-il devenu ?

L’infirmier allongea la lèvre inférieure et secoua lentement la tête.

— Les corbeaux qui planent au-dessus de Grevitza pourraient seuls te répondre, dit-il.

— Au reste, c’est pain bénit, ajouta-t-il plus bas : le prince Liatoukine était un méchant homme !

Ces paroles furent perdues pour Isacesco.

Vai ! [1] s’écria-t-il en pâlissant légèrement.

La bague de cuivre ne serrait plus son doigt.

— Tant pis ! dit-il après un moment de réflexion, un bachi-bouzouk quelconque me l’aura volée. Un sourire amer abaissa les coins de sa bouche : — Et je n’y tenais plus ! murmure-t-il.

IX

Le Capitaine Vampire.


« Noël ! Noël ! Le Christ est né ! »

chantaient les voix argentines des enfants qui promenaient par tout le village une énorme lanterne de papier

  1. Malheur !