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les forçats du mariage

jungo. Il n’y aura ni curé ni maire qui tiennent, tu reviendras à ta Nana.

Sans adieu donc. Mes bras te restent ouverts, ô futur patriarche. »

Robert sourit tristement et poussa un soupir de regret ; car ces deux femmes, malgré leur légèreté, l’avaient réellement aimé. Il froissa ces trois lettres, en fit une boule qu’il jeta distraitement dans le foyer.

Irait-il chez Juliette ? Il irait, quel que fût le motif de son appel. Il lui devait cette marque d’affection et de déférence.

Il était une heure. Il s’habilla et se rendit d’abord chez Marcelle.

Marcelle était seule, et l’attendait avec impatience pour le remercier des splendeurs de la corbeille.

— Que vous êtes magnifique, Robert ! s’écria-t-elle. Toutes ces merveilles à moi, et choisies par vous, ce qui en double à mes yeux la valeur !

— Vous êtes heureuse ?

— Oh ! oui. Être belle par vous et pour vous ! Mais vous-même, vous êtes heureux ? Dites-le moi, je vous en prie, que je le croie, que j’en sois sûre.

— Je suis bien heureux.

— Cependant j’ai des doutes, parfois, des inquiétudes. Il me semble impossible que vous m’aimiez comme je vous aime. Je ne suis qu’une petite