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les forçats du mariage

— Viendriez-vous à Paris chercher des amours constants ?

— Je suis venu ici tout simplement pour me distraire : je m’ennuyais à Nantes.

— Il est fâcheux que je me marie ; j’aurais pu vous procurer quelques distractions.

— Vous vous mariez, vous ?

— Je ne suis pas encore décidé. Je vous dirai cela dans quelques heures.

À partir de ce moment, la chance tourna complètement.

Moriceau gagna, et Robert perdit jusqu’à sa dernière pièce d’or.

Il emprunta alors à Étienne. À cinq heures du matin, il perdait 60, 000 francs ; il en devait 40, 000 à Moriceau.

— Eh bien ! je me marierai, dit-il avec un sourire amer ; le sort en est jeté.

Il soupira :

— Pauvre Juliette !

Étienne comprit que cette perte venait de décider le comte de Luz à un mariage qui ne lui convenait pas autrement.

— Ne vous mariez-vous que pour payer cette dette ? demanda-t-il à Robert. Je vous assure que je ne suis nullement inquiet de mon argent. Et même, si je pouvais vous rendre service… J’ai gardé un si agréable souvenir du voyage que nous