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les forçats du mariage

sera peut-être pas impossible de vous la faire ouvrir.

Étienne le suivit.

Quand il fut dans sa chambre, il examina la porte, et en dévissa la serrure avec la pointe de son poignard.

À minuit, Juliette rentra, et quelques instants après Robert la rejoignit.

Il jeta sur la table plusieurs poignées d’or et une liasse de billets de banque.

— La veine est venue tard, mais elle est venue, dit-il, et fort à propos.

— Oui, repartit Juliette, car je vous avais donné ce soir mon dernier billet de mille francs, et, sans cette aubaine…

— Eh bien ? fit Robert.

— Il eût fallu partir.

— Pour aller où ?

— Que sais-je ? À Paris.

— Ou en Moldavie, répliqua-t-il vivement. Je trouve que vous vous affichez un peu trop avec ce Moldave.

— Cela devient plaisant ! Voyons, continuez.

— Me croiriez-vous jaloux ?

— Je l’espérais un peu.

— Eh bien ! non. Je voudrais seulement que vous ne me rendissiez pas ridicule.

— Je ne comprends pas.

— Chère innocente !