Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/411

Cette page a été validée par deux contributeurs.
405
les forçats du mariage


XLIV


Or, Étienne ne perdit pas un mot de la conversation des deux amis. Une fièvre intense l’agita toute la nuit.

À quatre heures, il se leva, passa chez lui pour changer de vêtements. À six heures, il monta dans la patache qui conduit à Morlaix, et là, prit le chemin de fer pour Paris. Il y arriva le lendemain, de bonne heure.

Il entra chez un armurier, où il fit emplette d’un poignard, dont il examina la lame avec soin.

Puis il se fit conduire rue Saint-Lazare, 54, où il demanda Mme Moriceau.

On lui répondit qu’elle était partie pour Bade.

Il alla ensuite rue Laffitte, 27, et s’enquit de M. de Luz.

— Parti pour Bade, lui répondit-on également.

Alors il se rendit au chemin de fer de Strasbourg, et prit un billet pour Bade.

Il semblait parfaitement calme. La chaleur était accablante. Son front ruisselait. Ses doigts avaient un mouvement nerveux presque continuel. Était-ce un mouvement machinal ou un indice d’agitation intérieure ?

Il devait avoir encore la fièvre. Depuis quarante-