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les forçats du mariage

ment l’entretenir. Après le scandale du procès Bassou, il ne me manquerait plus qu’une affaire de ce genre.

— Alors cède-moi ta place. J’irai à sa rencontre, et lui porterai quelques milliers de francs en ton nom.

— Toi ! merci, mon cher, merci ! Ah ça ! tu es donc amoureux d’elle ?

— C’est possible.

— Et jamais tu ne m’en as rien dit ?

— Je ne l’aime pas encore ; mais puisque l’occasion se présente, je veux essayer.

— Toujours pour oublier Annette ?

— Oui.

— Et Pierrot ?

— Ne me parle jamais de lui.

— Pourquoi ?

— Parce que je déteste les enfants plus que jamais.

— Tu te vantes. Mais vois donc Jocko. Il lit ta correspondance, Dieu me pardonne !

Jocko, en effet, était assis devant le bureau de Pierre. Il avait ouvert le buvard, en avait éparpillé tous les papiers. D’une main, il tenait une lettre froissée et jaunie ; de l’autre, un de ces chiffons dont les peintres se servent pour essuyer les pinceaux. Il semblait lire, et par intervalle se frottait les yeux avec ce mouchoir improvisé.

Pierre se retourna. À la vue des nouvelles sin-