Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/318

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
les forçats du mariage

il. Plus tard… Maintenant, il vous faut du calme.

Et il l’appuya doucement sur l’oreiller.

Cependant, à mesure que la convalescence se dessinait, Étienne restait moins longtemps à côté d’elle. Parfois même, il ne s’arrêtait que pour prendre de ses nouvelles.

Elle n’osait se plaindre, bien que cet abandon l’affectât douloureusement.

Elle demanda la liste des personnes qui étaient venues s’informer d’elle pendant sa maladie. Parmi tous ces noms, elle n’en cherchait qu’un, celui de Robert, et il n’y était pas.

Que s’était-il donc passé entre lui et Étienne ? Elle n’osait questionner son mari ; mais quand il était là, elle le regardait d’un œil anxieux, interrogateur.

Un soir, comme elle souffrait davantage, Étienne prolongea sa visite.

Elle semblait endormie.

Il s’approcha d’elle sans bruit, et pendant un instant la contempla.

Elle lui parut vraiment laide. Son visage émacié avait les tons mats et bistrés de la maladie. Ses tempes évidées, les orbites des yeux, creusées, les coins de la bouche abaissés, son air souffrant et triste l’émurent profondément.

— Pauvre femme ! murmura-t-il tout bas.

Juliette, enhardie par cette exclamation de