Elle était entrée. Étienne attendit à quelque distance. Les secondes lui semblaient des heures. Soudain, il sauta de voiture, comme s’il obéissait à une impulsion plus forte que sa volonté, et vint demander M. Rabourdet.
— Il est chez lui, répondit le concierge.
— Et M. de Luz ?
— Nous ne l’avons pas vu aujourd’hui.
— Il va venir sans doute, pensa Étienne, qui remonta dans sa voiture.
Cependant Robert n’arrivait pas, et Juliette ne sortait point.
Elle faisait donc une visite à M. Rabourdet ; elle savait donc le trouver là !
Une idée lui vint à l’esprit. Il la repoussa avec horreur ; mais elle reparut plus impérieuse, plus arrêtée. Étienne se sentit froid à la racine des cheveux. Sa prunelle pâlit.
Maintenant que Juliette n’était plus à ses yeux la femme chaste et fidèle qu’il avait rêvée, il croyait tout possible ; il ne s’arrêtait plus dans le champ des suppositions.
Lui avait-elle caché quelques dépenses et venait-elle…
Il avait si souvent entendu parler de mainte et mainte grandes dames, qui comblaient ainsi les déficits causés par leur toilette !
Pendant qu’il s’abandonnait à ces irritantes conjectures, Juliette coquetait avec M. Rabourdet.