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les forçats du mariage

— Tu en auras. Souviens-toi de ma prédiction. L’étude des bosses donne aussi des résultats ma thématiques. Or, tu as derrière la tête une énorme protubérance : c’est la bosse de la paternité.

— Moi ! jamais !

Au même instant retentit dans la chambre voisine un bruit assez intense, suivi de cris aigus.

Pierre se précipita, ouvrit la porte. Robert le suivit, et qu’aperçut-il ?

Une salle à manger confortable, la table mise, trois couverts sur une nappe blanche, des vases de fleurs, et sur le buffet, un dessert artistement préparé, qui trahissait la main d’une femme, d’une ménagère. Enfin, roulant à terre, un gros marmot tout barbouillé de confitures, et qui criait à percer le tympan.

En même temps, entra du côté opposé une charmante femme, qui paraissait être chez elle.

On releva l’enfant. Il avait voulu monter sur le buffet pour prendre des confitures, et dans sa chute, avait entraîné le compotier.

— Il est marié ! ne put s’empêcher d’exclamer Robert.

Pierre rougit jusqu’aux oreilles.

— Papa, papa, cria l’enfant, qui se pendit après lui.

— Voyons, Annette, donne-lui le reste des confitures, dit le peintre à la jeune femme.

— Et par-dessus le marché, ajouta Robert en rentrant à l’atelier, c’est un papa gâteau.