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les forçats du mariage

terminée. Nous venons même d’éprouver une perte considérable dans la faillite d’une maison de Singapoor. Nous sommes donc obligés, pour le moment, de nous restreindre un peu.

— Cependant, nous pourrions le voir, insinua Juliette.

Robert s offrit à les accompagner.

C’était une construction à la fois coquette et confortable, discrète et silencieuse, un vrai nid d’amoureux, luxueux et de bon goût ; moins artistique que l’hôtel de M. de. Luz, néanmoins dépassant en splendeur tout ce que l’ambition de Juliette avait jusqu’alors rêvé.

— Et ce serait pour tous un charmant voisinage, appuya Robert. Si rapprochés, nous nous verrions souvent. Mes chevaux et ma voiture seraient à votre disposition. Enfin vous connaissez peu de monde ; je vous présenterai dans quelques maisons où l’on s’amuse.

Malgré son air contenu, Juliette recueillait avidement les paroles du comte de Luz.

Étienne, au contraire, se refroidissait de plus en plus. Le monde ne l’attrayait aucunement. Tant de bruit, de mouvement, et Robert lui-même, qui viendrait ainsi se jeter entre sa femme et lui, l’importunaient par avance. Aussi persista-t-il dans son refus, alléguant qu’il n’avait pas pour cette acquisition la somme disponible.

— Je lèverais facilement cette difficulté, insista