obtiennent la séparation, la vie de famille n’est-elle pas brisée tout aussi bien que par le divorce ? Quelle éducation reçoit l’enfant ? Constamment tiraillé entre deux pouvoirs contraires, quel respect conçoit-il pour le lien de famille ? Il entend ses parents se charger d’accusations et de récriminations d’autant plus âcres que leur malheur est sans remède. Ainsi constitué juge entre eux, il n’éprouve souvent pour l’un d’eux ou même pour tous deux que mépris et désaffection.
Cette position fausse le rend nécessairement dissimulé, vicieux. Et si les parents divisés se conduisent mal, quels exemples l’enfant a-t-il sous les yeux ? Si, au contraire, ces parents se remariaient légalement, il les verrait contracter, il est vrai, un nouveau lien ; mais ce lien serait honoré de tous.
Toutefois, nous sommes loin de réclamer le divorce facultatif. Il ne devrait être prononcé, comme l’avait établi d’ailleurs le Code Napoléon, qu’à la demande mutuelle et réitérée des époux et dans les cas limités où l’on accorde actuellement la séparation.
Sans doute les enfants d’un premier mariage perdraient une partie de leur fortune ; mais n’en est-il pas ainsi quand un veuf ou une veuve se remarient ? Et les enfants adultérins introduits frauduleusement dans le ménage ne diminuent-ils pas aussi, et d’une façon plus coupable, la fortune