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les forçats du mariage

ladroit, il lui lia les bras avec une corde et la fouilla.

Il trouva le billet de banque.

Lucette alors avoua la vérité, confessa qu’elle avait voulu le quitter.

Pierre Bassou demeura stupéfait. Elle pensait à le fuir ! Au lieu de la colère qu’elle attendait, Lucette vit son mari tomber à ses genoux, lui demander pardon, lui jurer une confiance absolue.

Le tigre était vaincu. Toutefois il s’était emparé du billet de mille francs.

Au milieu de la nuit, Lucette, s’éveillant, aperçut Bassou, assis devant la table, l’œil sombre, hébété : il buvait.

Elle sauta hors du lit et lui enleva la bouteille.

Alors il se leva furieux.

— Adresse-toi maintenant aux tribunaux, s’écria-t-il, et je te fais enfermer à Saint-Lazare, car j’ai des preuves contre toi. Ah ! misérable, tu ne pourras plus tromper personne avec tes airs de sainte Nitouche.

L’horrible scène recommença. La pauvre femme en sortit blessée, meurtrie, et plus découragée que la veille. Maintenant elle restait sans protecteur et sans argent en face de cette bête féroce.


xiv


En se rendant à l’église pour assister au mariage de Juliette, Robert se montra d’une gaieté