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préparent chaque jour la guerre, que nous ne serons jamais assez nombreux sous les armes, qu’il nous faut y être innombrables, que ces armes, nous n’aurons jamais assez de notre vie pour y rêver, pour les forger toujours plus puissantes, plus diverses, plus savantes et plus décisives…

Mabel, dans un cri.

Vous le voyez, Marguerite, voilà l’alternative, voilà le choix que nous avons.

Marguerite, indifférente, impassible.

Il fera ce qu’il voudra.

Jean, pressant.

Maman, ce n’est pas votre résignation, votre passivité qu’il me faut. Rappelez-vous d’autres vocations. Celles-là vous les aviez voulues, acceptées dans l’enthousiasme. (Plus ému, plus suppliant) Mère chérie, rappelez-vous… Tout ce que vous avez aimé a porté cet uniforme… La marche du Congrès n’est pas si rassurante. Son œuvre fera bien des mécontents. La France a besoin que ses enfants prévoient… Tout peut être à recommencer… (Mabel est tombée à genoux, près d’une table.) Ma mère, une victoire est toujours bien pré-