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ANALYSE DES MASSES PAR LA MÉTHODE DES PARABOLES

alcalino-terreux. Ils sont émis normalement à la surface de l’anode et il y a, au contact de celle-ci, une chute de potentiel importante.

Quand les rayons anodiques sont observés au delà de la cathode qui leur livre passage par un tube étroit, on peut admettre qu’ils ont tous la même énergie cinétique calculée d’après la chute de potentiel entre l’anode et la cathode. Il suffit donc de produire leur déviation magnétique pour déterminer le rapport et en déduire la masse.

Cette méthode a été développée par Dempster, [60], avec détection électrométrique. L’appareil utilisé est représenté dans la figure 15.

Les rayons anodiques sont émis par l’anode incandescente A, et accélérés par la chute de potentiel V entre celle-ci et la cathode perforée C, à l’intérieur du tube de verre G. Ils pénètrent ensuite par la fente S,, dans la chambre d’analyse formée par un demi cylindre B de laiton épais dans lequel sont soudées deux plaques de fer demi-circulaires de 2,8 cm. d’épaisseur et de 13 cm. de diamètre. Ces plaques sont parallèles et laissent entre elles un intervalle de 4 mm. où passent les rayons. Suivant la section du cylindre de laiton, cette ouverture est fermée par la plaque de laiton L percée d’orifices pour établir la communication avec le tube G, la pompe à vide et la chambre de mesure électrométrique. L’appareil étant placé entre les pôles d’un électro-aimant produisant un champ magnétique perpendiculaire au plan de la figure, le faisceau étroit de rayons qui ont pénétré par la fente S1 normalement au plan de celle-ci, s’incurve dans le champ magnétique et décrit pour une valeur convenable du champ une trajectoire circulaire ayant son centre sur l’axe du cylindre et aboutissant à la fente de sortie S2. Le diaphragme D arrête une partie des rayons dispersés. On réalise dans l’appareil un vide aussi bon que possible.

La chambre de mesures contient une électrode isolée E connectée à un électroscope Wilson et destinée à recevoir la charge du faisceau. L’expérience consiste à faire varier la chute de potentiel et à mesurer l’intensité du courant de charge pour une valeur constante du champ H. En portant la valeur de V en abscisse et celle du courant de charge en ordonnée, on obtient une courbe qui offre des maxima aigus. Chaque maximum correspond à une valeur de reliée au potentiel V par la relation


où H est la valeur du champ magnétique et R le rayon de la trajectoire circulaire.