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CLASSIFICATION DES RADIOÉLÉMENTS

éléments ont aussi la même mobilité ionique, le même coefficient de diffusion [24] et jouissent de la faculté de substitution.

Spectre lumineux et spectre de haute fréquence [53]. — En 1914 Soddy et Hyman constatèrent que le spectre du plomb de thorite ne différait pas de celui du plomb ordinaire. Les expériences de Richards et Lembert, Honigschmid et Horowitz, et Merton donnèrent le même résultat. En 1917, Harkins et Aronberg utilisant un réseau de Nicholson, signalèrent une différence de 0,0044 unités Ångström entre les longueurs d’onde de la raie 4058 U. A. pour le plomb ordinaire et le plomb de poids atomique 206,318. Ces résultats ont été confirmés par Merton au moyen d’une méthode interférentielle. Les nombres donnés sont les suivants :

    Longueur d’onde de la raie 4058 U. A.
0,0050 U. A. Longueur plomb ordinaire
0,0022 U. A. Longueur plomb de pechblende
Longueur plomb de thorite

Une autre série d’expériences de comparaison entre le plomb ordinaire et celui de la carnotite d’Australie donne les résultats :

        plomb ordinaire
0 plomb de carnotite
4058 0,0110 ± 0,0008 U. A.
3740 0,0074 ± 0,0011U.
3684 0,0048 ± 0,0007U.
3640 0,0070 ± 0,0003U.
3573 0,0048 ± 0,0005U.

La relation de ces différences avec la théorie sera examinée plus loin.

Les spectres de bandes ont été étudiés par Grèbe et Konen qui ont comparé la bande qui s’étend de = 6700 U. A. à = 3600 U. A. pour le plomb ordinaire et le plomb d’urane. Cette bande se compose d’un nombre considérable de raies, en nombre et intensité égale pour les deux espèces de plomb. Mais les raies ont paru plus nettes pour le plomb d’urane, plus diffuses pour le plomb ordinaire avec des longueurs d’onde un peu supérieures. Cet effet a été attribué à une complexité du plomb ordinaire, se composant de plomb 206 et d’un constituant de masse plus élevée. La différence mesurée est environ 0,55 U. A.

Les spectres de haute fréquence ont été également étudiés [53] Duane et Schimizu utilisant la méthode d’ionisation ont déterminé les longueurs d’onde critiques d’absorption de la série L pour le plomb ordinaire et un