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L’ÉLECTROCHIMIE DES RADIOÉLÉMENTS OU RADIOÉLECTROCHIMIE

Cette relation a été utilisée par Townsend pour établir que la charge d’un ion gazeux monovalent est égale à celle d’un ion électrolytique monovalent.

Il suffit de mesurer D et K dans un même milieu pour connaître la valence. Celle-ci étant un nombre entier, une grande précision des mesures n’est pas nécessaire. Dans le cas des ions électrolytiques de métaux, la mesure de D peut suffire, car les mobilités de ces ions varient dans des limites assez étroites autour d’une valeur moyenne qui est environ pour un champ d’un volt par cm. Il en résulte que le coefficient de diffusion probable est environ pour un ion monovalent, pour un ion bivalent et ainsi de suite.

Voici un tableau des mobilités et des coefficients de diffusion des radioéléments, avec indication de la valence, pour une solution 10-2 normale d’acide chlorhydrique.

SUBSTANCE n
Ur X1 
0,40 4
Io 
0,33 4
Ra 
57,3 10-5 0,67 2
Ra D 
61,9 — 0,65 2
Ra E 
61,9 — 0,45 3
Ra F 
68,8 — 0,76 2
Th 
0,33 4
Rath 
0,33 4
Th X 
58,0 — 0,66 2
Th B 
55,4 — 0,67 2
Th C 
54,0 — 0,5 3
Ac 
0,46 3
Ac X 
56,1 — 0,66 2

Certains des éléments étudiés ont donné lieu à des difficultés résultant de l’incomplète dissociation des sels employés, (Th B) Cl2, par exemple qui peut former un ion complexe (Th B) Cl. Dans des solutions neutres ou alcalines on peut obtenir des coefficients de diffusion plusieurs fois plus petits qu’en solution acide, les radioéléments étant alors supposés dans un état colloïdal, soit que leurs atomes puissent former des agrégats, soit