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où Q est le nombre de molécules dans une tranche de liquide de faible épaisseur et de rang i ; et , sont les nombres de molécules de masses et dans cette tranche, , l’énergie potentielle par unité de masse et des coefficients dont la signification se déduit de la nature du problème. Le calcul conduit à la formule

et sont les concentrations sur l’axe, et celles à la distance de l’axe. On trouve, en particulier, entre l’axe et la périphérie, un coefficient d’enrichissement r tel que

.

Ce résultat est tout à fait le même que dans le cas d’un mélange gazeux formé par les mêmes molécules. Mais la distribution des molécules de chaque espèce est différente dans les deux cas. Pour le gaz, les distributions des molécules et sont indépendantes ; pour le liquide, la distribution des molécules m fait intervenir celle des molécules et réciproquement. On ne peut donc assimiler complètement les deux cas, ainsi que cela a été fait par certains auteurs. On a, en effet, en désignant par la concentration totale constante, et en posant

La distribution ne peut devenir conforme à celle d’un gaz de molécules de masse que pour une seule des deux espèces de molécules quand celle-ci est peu nombreuse par rapport à l’autre dont la concentration est approximativement constante dans tout le tube.

Au lieu d’employer la méthode statistique, on peut introduire la notion de poussée ainsi que l’a fait Poole [88]. Chaque molécule est entourée par d’autres de deux espèces. Le remplacement d’une molécule par l’une des molécules du milieu extérieur correspond à un changement de la force centrifuge qui s’exerce sur le volume de cette molécule. Celle-ci est pour un milieu composé de molécules uniquement, pour un milieu composé de molécules m uniquement. Pour un milieu composé de molé-