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petit au niveau h qu’au niveau o, ce qui équivaut à une séparation partielle des gaz par la gravitation.

On peut appliquer ce calcul à la teneur de l’atmosphère en néon, en faisant abstraction du trouble apporté par le manque d’uniformité de la température. Dans la couche dite isotherme, Lindemann et Aston [87] admettent T = 220° pour l’Angleterre. Exprimant h en kilomètres et posant


on trouve

.

Pour h = 30 km. r = 0,725, de sorte que le pourcentage normal des atomes de Ne22, soit 10 %, serait ramené à 7,25 % environ ; le poids atomique moyen serait abaissé de 20,20 à environ 20,15. On peut imaginer un ballon sonde aménagé pour une prise d’air à l’altitude indiquée ; le résultat obtenu serait peu considérable. On ne prévoit, d’ailleurs, aucune méthode permettant de tirer utilement parti de l’action de la pesanteur.

42. Force centrifuge. Centrifugation des gaz. — Le champ de force centrifuge pratiquement réalisable est bien plus considérable que le champ de gravitation. Il y a donc lieu d’examiner ce procédé de séparation.

Considérons le cas d’un gaz contenu dans le tube d’une centrifugeuse et désignons par la distance d’une section du tube à l’axe de rotation, par la vitesse angulaire. Chaque tranche de gaz comprise entre les distances et est en équilibre sous l’action de la force centrifuge et de la différence de pression sur les deux faces.

On peut écrire pour les molécules de masse m et de concentration n,

.


dp étant l’accroissement de pression sur la distance . Comme , il en résulte

.

En intégrant entre les distances o et , auxquelles correspondent les vitesses v = o et v = pa, on trouve

.[1]
  1. Ce calcul est indiqué avec une erreur de signe dans plusieurs publications.