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INTRODUCTION.

suite d’une excessive fatigue ; tandis qu’au contraire les chevaux cosaques résistaient à la fatigue du service depuis le commencement jusqu’à la fin des manœuvres. Les privations qu’ils éprouvent dès leur jeune âge dans les steppes les endurcissent à la misère ; il arrive quelquefois que, par suite des mauvais arrangements des bergers, ils restent pendant l’hiver un mois sans nourriture. C’est alors que leur instinct leur vient en aide. Les étalons partent à la découverte dans diverses directions, et lorsqu’ils ont trouvé un terrain qui leur fait espérer que leurs recherches seront fructueuses, ils poussent un certain cri sauvage auquel le troupeau répond en arrivant au galop. Une fois sur les lieux, il se divise en’différents groupes, composés chacun d’un étalon et d’un certain nombre de juments qui ont l’habitude de le suivre, et chaque groupe travaille séparément. Ce qu’il y a de remarquable chez ces animaux, c’est qu’il s’établit entre plusieurs d’entre eux l’amitié la plus intime. Lorsqu’ils s’aiment ainsi, ils ne se quittent jamais, s’aident mutuellement dans les moments difficiles, partagent leur nourriture, et cette sympathie se manifeste dans leurs moindres actions. Une de leurs grandes ressources pour vivre, c’est de fouiller la terre avec leurs pieds, ils trouvent alors une quantité de racines qu’ils mangent ; lorsqu’ils sont réduits à cette extrémité, ils deviennent