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INTRODUCTION.

métier des armes. Ils vont aux champs portant pistolets, couteaux et poignards à la ceinture. Ce peuple semble avoir été créé pour la guerre. Autrefois c’était un esprit de conquête qui l’y poussait constamment ; maintenant poursuivis et traqués, ils sont forcés d’être toujours sur la défensive. Leurs chevaux, tous nés dans les steppes, sont de petite taille, bien construits, et ont les membres solidement soudés. La plupart ont l’encolure courte ou l’encolure de cerf, la tête petite, l’œil vif et à fleur de tête, les naseaux grands et ouverts, la queue et la crinière longues et à tous crins. Ils sont tous en très-bon état ; du reste, le Cosaque considère son cheval comme son meilleur ami et son frère d’armes ; il sait l’apprécier autant qu’il le mérite, car sur les champs de bataille, dans maintes occasions, c’est à son noble courage qu’il doit son salut ; aussi en a-t-il le plus grand soin et le voit-on souvent au milieu d’une bataille, sous le feu de l’ennemi, prendre le temps de le faire manger. Ces chevaux sont d’une grande sobriété et faciles à nourrir ; lorsqu’ils n’ont rien de mieux, ils mangent les racines et les écorces d’arbres, et lorsqu’ils sont réduits à la dernière extrémité, ils mangent leurs excréments. Ils supportent des fatigues inouïes sans tomber malades. J’ai vu souvent aux manœuvres des officiers qui, sur six de leurs chevaux, en avaient cinq sur la paille par