Cette école était commandée par le général Lanskoy, qui depuis quarante-deux ans était à la tête de l’instruction de toute la cavalerie russe ; officier d’un mérite incontestable, qui a reçu quatorze décorations pour sa bravoure sur les champs de bataille, d’un noble et loyal caractère, et connu comme le meilleur cavalier de toute l’armée. Tout se passa loyalement et de la manière la plus convenable. A mon arrivée je remis au général l’ordre dont j’étais porteur ; il le reçut et s’expliqua avec la franchise d’un brave militaire : « Je vous préviens, » madame, me dit-il, qu’au régiment-modèle les » cavaliers ont un double service de cavalerie et d’infanterie ; ils sont donc fort occupés et n’ont pas >> de temps à perdre ; si votre méthode n’amène pas » de meilleurs résultats que ceux que nous obtenons » avec la nôtre, il faut vous attendre à rencontrer >> une grande opposition de ma part ; depuis vingtquatre ans que j’ai fondé cette école, il est venu un très-grand nombre d’innovateurs dont les méthodes » ne valaient pas la nôtre. Mais si au contraire vous >> me prouvez d’une manière incontestable que votre >> méthode renferme un progrès en abrégeant le >> temps et en aplanissant les difficultés, vous pouvez » compter de ma part sur un concours loyal. La promesse du général ne se démentit pas un seul instant pendant tout mon séjour à l’école. Il 52
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