Page:Marie - Dressage par le surfaix-cavalier des chevaux de cavalerie, d'attelage et de course en six et douze leçons, 1858.pdf/61

Cette page n’a pas encore été corrigée
49
INTRODUCTION.

il fallait tout le talent et la science de son noble maître pour rester en selle. Je le soumis à l’action du surfaix-cavalier. Lorsque les officiers de l’étatmajor apprirent que ce cheval célèbre était entre mes mains, ils vinrent me féliciter et me dire qu’ils faisaient des vœux pour que je réussisse, mais que pour arriver il me faudrait au moins une année. A la quatrième leçon le cheval donnait son dos pour être sellé de la meilleure grâce du monde, et un seul palefrenier suffisait. Au bout de six semaines il faisait un travail de haute école sans offrir la plus légère résistance. Il était devenu tellement doux qu’après la leçon je me faisais un plaisir de le mettre en liberté dans le manége. Il me suivait et me caressait comme eût fait le chien le plus attaché. J’avais un grand plaisir à lui faire ma visite de temps en temps dans sa stalle. Chaque fois qu’il m’entendait ouvrir la porte, il m’appelait de son hennissement le plus doux, et tout son corps tremblait de plaisir en m’apercevant : sentiment bien partagé, car ce cheval fut une de mes plus grandes passions. Ensuite je dressai des chevaux de troupe de trois et quatre ans, en trente-six leçons ; je réussis parfaitement, et aucun d’eux, malgré sa jeunesse, ne tourna mal. Au contraire, ils devenaient plus vigoureux, mieux portants, et se trouvaient dans les meilleures conditions.

51 4.