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INTRODUCTION.

elle de devant par suite de l’abus du bridon ; ses membres antérieurs étaient arqués, elle avait des molettes et ses jarrets étaient en très-mauvais état : du reste elle était très-bien conformée. J’entrepris de la remettre en bon état et de la dresser ; ce n’était assurément pas une tâche facile en raison de son mauvais caractère et de ses défauts physiques. Je réussis cependant, et je fis de ma Coquette un animal aussi fin, aussi élégant qu’il soit possible de voir. Elle semblait avoir été créée pour le nom qu’elle portait ; je n’ai jamais rencontré un animal plus élégant dans son port ni plus gracieux dans ses mouvements. J’ai

vu des milliers de chevaux, mais aucun d’eux en action n’avait une démarche aussi fière ni une physionomie aussi expressive ; ses yeux lançaient des éclairs, ses naseaux étaient ouverts et rouges comme du sang ; la grande énergie et le feu qui caractérisaient tous ses mouvements, inspiraient à la fois un sentiment d’admiration et d’effroi. Jamais un cheval n’a galopé plus vite dans une course rapide, ni plus longtemps que ma Coquette, et sur un parcours de trois milles, elle n’a jamais manqué de laisser ses rivaux à un quart de mille en arrière. Aussi elle sentait si bien sa supériorité et en était si fière, qu’elle ne souffrait pas qu’un camarade la dépassât d’un quart de tête. Si pendant