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INTRODUCTION.

Le cheval soi-disant dans la main marchait la croupe haute, les jarrets roides, le cou ployé en deux, la tête encapuchonnée en regardant humblement la terre, comme pour faire comprendre combien il était humilié de sa position. Avec une pareille science, ces savants prétendaient régénérer l’art, lorsqu’au contraire ils ne faisaient que l’abaisser : le cheval entre leurs mains, n’était plus le beau cheval de voiture, ni le cheval du seigneur, et encore moins le cheval de guerre ; il était tout simplement le cheval dégénéré et humilié. Ils attribuèrent leur non-succès à la malveillance seule, tandis que leurs plus grands ennemis étaient leur mauvais goût et leurs faux principes ; car le public avec son bon sens et son intelligence est toujours impartial dans son jugement ; tout ce qui est bon et beau il l’apprécie un peu plus tôt ou un peu plus tard, cela ne devient qu’une question de temps. Mais heureusement maintenant la plus grande partie du public a renoncé complétement au cheval humilié, et c’est le cheval fier qui l’emporte. Le bon goût renaît donc en France, et va régénérer le cheval ; dans quelques années l’élégance de nos attelages et nos brillants cavaliers seront admirés de toutes les autres nations. Le cheval est un noble animal, intelligent, naturellement doux et bon de caractère, et qui devient confiant très-promptement si on use envers lui de