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INTRODUCTION.

L’art de l’équitation a eu sa splendeur et sa décadence ; ce qui l’a soutenu à certaines époques, c’est le bon goût qui régnait alors : on comprenait le cheval sous son point de vue réel, avec son brillant, son élégance et toute sa distinction. Les chevaux des seigneurs étaient souples, gracieux, élégants ; ils portaient beau, leur démarche était fière, et il semblait en les voyant qu’ils avaient été créés pour représenter les quartiers de noblesse de leurs maîtres. Le cheval de guerre, dans un combat, s’asseyait facilement au besoin sur ses jarrets, de son encolure relevée couvrait son cavalier ; les naseaux en feu et le regard étincelant, il semblait menacer l’ennemi. C’était là le véritable cheval né pour le métier des armes. Si la science était venue en aide au bon goût, que n’aurait-on pas fait alors ? Car il est facile de s’imaginer toute la peine qu’il fallait prendre et la patience qu’il fallait avoir pour arriver à obtenir des résultats, qui étaient souvent le fruit d’un travail de chaque jour et de longues années. Plus tard le besoin d’une théorie se fit sentir, et des hommes cherchèrent à créer un système, qui put rendre cet art moins difficile ; mais le remède était pire que le mal ; ces savants incomplets s’étaient indignement fourvoyés. Ils avaient complétement dénaturé le cheval : au lieu d’un animal noble et fier, ils l’avaient astreint à la position la plus dégradante. 13