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INTRODUCTION.

vers et contre tous, malgré l’opposition qu’elle peut rencontrer, et je vais en donner une preuve.

En revenant d’un de mes voyages, je me suis arrêtée à Metz pour visiter l’école d’application et l’arsenal. Dans ce dernier, un des employés qui m’accompagnait, en voyant le vif intérêt que je prenais à chaque chose, se mit à tout m’expliquer en entrant dans de minutieux détails. Il me fit admirer un canon d’une nouvelle invention, il m’en expliqua le mérite, qui me parut d’une très-grande utilité, et il me raconta quelques particularités s’y rattachant. Je ne ferai pas entrer mes lecteurs dans des détails qui seraient un peu longs, mais je citerai seulement la dernière partie de l’entretien à ce sujet. « Vous voyez, madame, » me dit-il après m’avoir expliqué tous les avantages de l’invention, « la supériorité de ce canon est si grande, que l’artilleur le moins exercé peut la reconnaître au premier essai. Eh bien ! nous avons eu ici une commission qui a procédé pendant quinze jours à l’examen de cette pièce ; elle est repartie sans avoir pu décider de son utilité, et l’a abandonnée sans la moindre conclusion. Plus tard ces canons ont été envoyés en Crimée. Après quelques essais, leur supériorité était si réelle, que l’utilité en fut généralement reconnue par tous les artilleurs, et que dès lors on s’en servait de préférence à tous autres. » Prenant le plus vif intérêt à toutes