Page:Marie-Victorin - Récits laurentiens, 1919.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

appelée Nouvelle-Lorette, à cause de la chapelle que, dans sa vénération pour le célèbre sanctuaire italien, le P. Chaumonot édifia sur le plan de la Santa Casa et qui devint bientôt un lieu de pèlerinage très fréquenté. Le comte de Frontenac allait y faire ses dévotions et l’on y vit un jour l’ange de Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys, prosternée aux pieds d’une statue de la Mère de Dieu envoyée d’Italie au P. Chaumonot, vers 1674 par le P. Poncet.

Les historiens prétendent bien que la célèbre Madone n’a pas quitté Sainte-Foy, ou que la statue authentique est celle que l’on vénère aujourd’hui à la Jeune-Lorette, et bien d’autres choses encore ! Mais les historiens sont des gens ennuyeux qui ne connaissent rien aux belles histoires ; je les invite à aller voir la Vierge des Hurons dans le coin de la luxueuse église de l’Ancienne-Lorette où elle est aujourd’hui reléguée.

Cette statue en bois, assez grande, ne ressemble en rien aux Vierges qu’affectionne le goût moderne. Les cheveux fortement bouclés s’échappent d’une sorte de bandeau égyptien qui couvre la tête ; la draperie de la robe et du manteau est compliquée, d’un art naïf et charmant. La Vierge, la tête légèrement inclinée en avant, semble parler : sa main gauche s’abaisse vers la terre tandis que