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taire, pourquoi nous étonner naïvement des conséquences de notre politique ?… Oui ! Il faut en finir ! Puisque l’on ne veut pas à Londres d’autonomie complète, il faut agir énergiquement et fondre de gré ou de force en un seul tout ces éléments divers, sous peine d’entretenir ici un foyer de rébellion capable de consumer en un jour la puissance britannique sur ce continent.

De nouveau la voix des rameurs se gonfla et la vieille chanson vint bourdonner aux oreilles de Durham :


Filez ! Filez ! ô mon navire !
Car le bonheur m’attend là-bas !


Puis l’on n’entendit plus que le grincement d’une plume suivie, dans sa course sur le papier, d’un petit triangle d’ombre noire. Minuit sonna à la grande horloge. Bientôt, Durham appuyant la tête sur sa main gauche, s’endormit.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Trois coups discrètement frappés. La porte s’entr’ouvre et sur le seuil paraît une fille de service. Elle est jeune et fraîche dans son tablier blanc qui remonte sur un corsage noir. Elle