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LE ROCHER PANET

soleil déverse des gerbes lumineuses, et le rocher et les deux personnages paraissent comme nimbés d’or : les anges voient la main du prêtre se poser pour effacer les dernières taches d’une honte qui n’est plus.

« Là-bas, sur la rive, les larmes coulaient réconfortantes. Et lorsque la lionne rugissante, devenue brebis docile, se mit à suivre pas à pas le pasteur, un long cri de triomphante admiration jailli de toutes les poitrines, alla expirer jusqu’au rocher.

« Un siècle a passé, et les paroissiens de l’Islet, sauvegardent de l’oubli, dans un souvenir fait de respect et d’admiration, la vie et l’œuvre du héros de ce drame. Sa mémoire survit dans l’appellation du rocher qu’ils vous montrent : le Rocher Panet.

« Ô prodige ! l’œil du touriste aperçoit encore la mystérieuse empreinte ; sa main puise à la source qui n’a pas tari : est-ce une attestation d’en haut en faveur du saint Curé ? Si la foi antique semble trop crédule, n’est-elle pas la sève qui alimente dans les foyers chrétiens, la simplicité des mœurs pures, la verdeur des pratiques religieuses, la floraison des vertus, la maturité des œuvres charitables ? Que Dieu protège et développe une foi vigoureuse dans ces âmes chrétiennes, tendres et fortes ! Que leur piété place encore, dans un coin de la plus belle