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CROQUIS LAURENTIENS

J’avais soif. J’ai blessé un bouleau merisier pour boire avec volupté à la coupe parfumée de la sève nouvelle. Et comme je m’éloignais, une vanesse, grand papillon aux ailes noires lisérées de blanc, s’est venue attabler à la lèvre de l’écorce ruisselante. D’un mouvement harmonieux, l’insecte abaissait et relevait alternativement ses grandes ailes veloutées, et parce que c’est le geste qu’il répète lorsqu’il festoie aux calices des fleurs, j’en ai conclu que, comme moi, il s’enivrait lui aussi, à la joie du renouveau.

D’avoir vu ma mie Printemps, suis revenu du bois, des fleurs plein les mains et de la jeunesse plein le cœur !