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LA MONTAGNE DE BELŒIL


A

u temps effroyablement lointain où l’humanité ne vivait encore que dans la pensée de Dieu, où notre vallée laurentienne était un bras de mer agité de tempêtes, une suite d’îlots escarpés émergeaient, comme d’immenses corbeilles de verdure, sur l’eau déserte et bleue.

Les soulèvements de l’écorce ayant chassé les eaux océanes ne laissèrent au creux de la vallée que la collection des eaux de ruissellement, et les îlots apparurent alors sur le fond uni de la plaine