roses incarnates, persil et d’autres herbes de bonne et forte odeur. »
C’est bien cela ! Et rien n’a bougé ici, depuis trois siècles. Là-haut, sur la falaise, les grands arbres et les prairies pleines de gesses purpurines, à mes pieds le froment sauvage et les pois de mer « fleuris comme pois de Bretagne. » Et la quantité de raisins « ayant la fleur blanche dessus » quelle description merveilleusement précise de la grande canneberge en fleur gardant encore, mous et juteux, ses « raisins » de la saison passée ! Quant aux fraises, roses incarnates, persil de mer et spiranthes embaumées, il n’y aurait qu’à se pencher pour en cueillir des monceaux !
Pourquoi faut-il que Faucher de Saint-Maurice et d’autres chroniqueurs après lui, aient commenté aussi légèrement le texte de Cartier : « Hélas ! lisons-nous dans « De Tribord à Bâbord », depuis le jour où Cartier mit le pied dans ce lieu enchanteur, Brion a perdu ses airs de paradis terrestre. Ses grands arbres sont disparus les uns après les autres ; ses vignes se sont desséchées et ses roses incarnates sont mortes, étouffées par les âpres baisers de la brise du nord etc. » Phrases faciles et commodes, mais tout au contraire de la vérité.
Le jour n’est déjà plus, car la lumière apaise ses dernières ardeurs sur la face métallique des