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CROQUIS LAURENTIENS

de développement qui a produit des hommes remarquables, et donné à leur race une voix respectée dans les conseils des provinces atlantiques.

De grâce, chers Madelinots, qu’une bonne fortune providentielle a rattachés à la vieille province française et catholique, cessez de nous regarder avec ces yeux-là ! Nous ne sommes pas des parvenus et vous n’êtes pas des miséreux. Fils d’une même mère, ayant les mêmes amours, avec le même sang pour les concevoir et la même langue pour les exprimer, soyons frères tout bonnement, et de nos bras jeunes, entourons le cou de notre autre mère, l’Église du Christ !

Et puis, restez ce que vous êtes, Madelinots, pittoresques et bons. N’enviez pas aux gens de la grand’terre leur vie plus compliquée et leur luxe décadent. Aimez d’amour vos îles natales,


Votre petit coin de terre
Perdu, là-bas, aux grandes eaux !…


Attachez-vous à leurs falaises ardentes, à leurs gazons verts et à leurs sables d’or ! Pauvres Acadiens pèlerins, n’allez pas reprendre encore une fois la route de l’exil !

Et si l’espace ne vous suffit pas, si les petites maisons aux quatre pignons verts sont trop pres-