Page:Marie-Victorin - Croquis laurentiens, 1920.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
LA BAIE SAINTE-CLAIRE

Vétéran des vieilles guerres, il a vu l’Angleterre revenir victorieuse dans les eaux anticostiennes. Des mains françaises cependant, l’arrachèrent à son lit de coquillages et de varechs ! Et il a cette destinée étrange, — lui qui frémit à la voix tonnante des canons de Frontenac, qui vit sur les remparts de Québec le pointeur Sainte-Hélène culbuter dans les flots le pavillon amiral, — d’être encore, après un siècle et demi de conquête, le captif de la France, et de n’entendre au lieu des syllabes anglaises, que le son des cloches romaines et le grasseyement sonore des petits Anticostiens qui jouent sur sa croupe de fer !…