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de celui que l’évêque de Toul avait accepté d’abandonner, par l’acte notarié du 17 août 1776.

Un pouillé rédigé en 1779 par l’abbé Chatrian partage le diocèse de Saint-Dié en deux archidiaconés : celui de Saint-Dié, comprenant les doyennés de Saint-Dié, de Salm et de Bruyères ; celui de Vosges, comprenant les doyennés de Remiremont, d’Épinal, de Dompaire et d’Escles. Il n’est pas exempt de contradictions ni d’erreurs : les paroisses de la Bourgonce et de Nompatelize sont attribuées à la fois aux doyennés de Salm et de Bruyères ; et l’on trouve mention de trois paroisses en réalité maintenues dans le diocèse de Toul : Bleurville, Provenchères-lès-Darney et Valleroy-le-Sec.

Ce pouillé n’a pas été ignoré du chanoine L’Hôte[1], professeur au grand séminaire de Saint-Dié, qui a fait paraître — gardant l’anonymat — dans la Semaine religieuse diocésaine, un bon travail sur le diocèse de Saint-Dié et le département des Vosges. L’état du diocèse antérieur à la Révolution dressé par le chanoine L’Hôte diffère légèrement de celui qu’avait donné Chatrian : ainsi l’« archidiaconé de Vosges » est appelé « archidiaconé d’Épinal » ; et, au lieu du « doyenné de Dompaire » on voit le « doyenné de Jorxey ». À l’appui du fait que « le doyen n’était pas nécessairement le curé du chef-lieu du doyenné », le chanoine L’Hôte apporte, empruntés à l’année 1789, six exemples, dont celui du curé Henry, de Derbamont, qui était doyen de Jorxey[2] : on ne s’étonnera pas que le chef-lieu traditionnel ait été préféré à Dompaire, qui ne se recommandait que par l’importance civile de la localité. Et, vraisemblablement, l’appellation, elle aussi traditionnelle, d’« archidiaconé de Vosges » aura été abandonnée par l’autorité diocésaine de Saint-Dié parce que celle de Toul l’avait retenue.

Comme nous le redirons à propos du diocèse de Nancy, nous pensons qu’en 1779, soit au lendemain du démembrement du diocèse de Toul, Chatrian n’a pu qu’exposer un projet. Et, préférant à ses données celles du chanoine L’Hôte[3], nous croyons pouvoir reconstituer comme suit l’état, à la veille de la Révolution, du diocèse de Saint-Dié[4].

  1. On ne sait ce qu’est devenu le manuscrit original, qui appartint au chanoine Noël, de Saint-Dié ; mais une copie en avait été prise par le chanoine Thomassin, archiprêtre de la cathédrale, et c’est M. L’Hôte qui a bien voulu nous la communiquer en septembre 1909.
  2. La Semaine religieuse de Saint-Dié, 1889, p. 531.
  3. M. l’abbé Martin (Histoire des diocèses de Toul, de Nancy et de Saint-Dié, III, 8) a opté de même : mais il a, par mégarde, attribué au diocèse de Nancy Mirecourt, qui appartenait au diocèse de Toul, doyenné de Porsas.
  4. Aux paroisses énumérées par le chanoine L’Hôte et par M. l’abbé Martin, nous avons ajouté, au rang alphabétique de leurs noms, les annexes qui tenaient registres des baptêmes, mariages et sépultures.